En ce jour même de l’ouverture des pourparlers de Genève pour la désignation d’un candidat commun de l’opposition, l’Udps jette un pavé dans la marre : pas de candidat commun si ce n’est pas Félix Tshisekedi. Cette déclaration retentit comme une gifle sur les ego surdimensionnés qui se réunissent. Comme si cela était fait pour faire capoter l’affaire…
« Tout au plus pourra-t-on avoir droit à une nouvelle déclaration commune. Comme à Bruxelles et Jo’bourg ». Ainsi s’exprime, en ce début d’après-midi, un observateur bien introduit, mais aussi désabusé, dans les rangs de l’opposition à Bruxelles. Notre interlocuteur ne se fait, en effet, aucune illusion sur ce qui ne sortira pas de la nième réunion des opposants en quête d’un candidat commun, à savoir justement ce candidat.
« Ces réunions se tiennent de plus en plus à géométrie variable. Certains y vont, d’autres s’y font représenter, mais tout le monde sait que tout le monde, dans cette clique, ne se porte pas dans le cœur », poursuit ce tshisekediste pur et dur. De l’époque du père, bien entendu. Il n’a pas oublié, en effet, le dernier gros point de divergence qui a provoqué des éclats de voix au sujet de l’usage ou pas de la machine à voter aux prochaines élections.
L’Udps était la première à taper dans la termitière et briser la cohésion sur la question. Conséquence : elle ne s’est rendue ni à la marche de Kinshasa qui a fait flop, ni au dernier rendez-vous de Johannesburg. Du moins son candidat Félix tshisekedi qui avait préféré se faire représenter. A Genève, il est bel et bien là, mais à Limete, dans les allées bordant le siège du parti, l’on parle d’une « coïncidence d’agendas, étant donné que Félix ne se trouvait pas loin, à Bruxelles auprès de sa mère ». Décryptage : son cœur n’est pas à Genève…
Et pas besoin d’attendre longtemps pour le confirmer. Sur la très sérieuse Deutsche Welle, Abraham Luakabwanga, un des communicateurs du parti tshisekediste, a crié fort ce qui se susurrait depuis longtemps à Limete : l’Udps écarte l’idée d’un candidat commun autre que Félix Tshisekedi. Motif : « il gère la première structure politique de l’opposition en RDC »
Il s’agit là d’un nouvel acte d’affranchissement de l’Udps après l’option sur la machine à voter. Un signal fort de sa décision de faire cavalière seule face aux atermoiements du reste de la troupe qui ne rassurent personne. Surtout qu’à Kinshasa, un autre groupe des candidats se réclamant aussi de l’opposition a enclenché une autre dynamique de recherche d’un autre candidat commun (ou unique, c’est selon).
« A vrai dire, l’Udps n’a vraiment jamais été chaud de faire bande commun avec les autres opposants qui, à plus de 80%, proviennent d’en face (Ndlr : de la majorité au pouvoir), surtout que la toute dernière fournée vient à peine de poser ses valises dans l’opposition », commente encore notre observateur. Pour lui, en effet, « Genève était convoqué avec son certificat d’échec. Et ce nouveau raté sera, à coup sûr, le dernier coup de semonce sur ce qui restait encore de semblant de l’opposition dans l’opinion, surtout à l’étranger ».
Et lorsqu’on observe que l’Udps a choisi le jour même de l’ouverture des pourparlers de Genève pour jeter le nouveau pavé dans la marre, on comprend tout : « A voir les ego surdimensionnés qui se réunissent à Genève, une telle déclaration semble avoir été faite justement pour blesser les amours propres et faire capoter l’affaire ». Terrible…
JEK